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Raining poetry project - ImmigrantArt
19 septembre 2017

ELUARD Paul, Femmes d'Ouessant

Un soir de pauvreté comme il en est encore

Dans les rapports de mer et les hôtels meublés

Il arrive qu'on pense à des femmes capables

De vous grandir en un instant de vous lancer

Par-dessus le feston doré des balustrades

Vers un monde de rocs et de vaisseaux hantés

Les filles de la pluie sont douces si je hèle

A travers un brouillard infiniment glacé

Leur corps qui se refuse et la noire dentelle

Qui pend de leurs cheuveux comme un oiseau blessé

Nous ne dormirons pas dans des chambres offertes

A la complicité nocturne des amants

Nous avons en commun dans les cryptes d'eau verte

Le hamac déchiré du même bâtiment

Et nous veillons sur nous comme on voit les pleureuses

Dans le temps d'un amour vêtu de cécité

A genoux dans la gloire obscure des veilleuses

Réchauffé de leurs mains le front prédestiné.

 

 

Femmes d'Ouessant

Poèmes de René-Guy Cadou

Toi la seule et j'entends les herbes de ton rire

Toi c'est la tête qui t'enlève

Et du haut des dangers de mort

Sur les globes brouillés de pluie des vallées

Sous la lumière lourde sous le ciel de terre

Tu enfantes la chute.

 

Les oiseaux ne sont plus un abri suffisant

Ni la paresse ni la fatigue

Le souvenir des bois et des ruisseaux fragiles

Au matin des caprices

Au matin des caresses visibles

Au grand matin de l'absence la chute.

Les barques de tes yeux s'égarent

Dans la dentelle des disparitions

Le gouffre est dévoilé aux autres de l'éteindre

Les ombres que tu crées n'ont pas droit à la nuit.

Toi la seule 

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